Lecture assidue [PV Yuuki]

Raphaël lisait, lisait, lisait. Il était dans la bibliothèque depuis cinq heure du matin. Il jeta un oeil sur sa montre à gousset. Il était déjà 14 heures ? Ayant la flemme de calculer le temps qu'il avait daigné passer sans se soucier de son cher Maitre Yuuki, il se replongea dans son ouvrage. Un magnifique livre relié de cuir vert, contant toute l'Histoire italienne. Bien entendu, il la connaissait par coeur, mais aimait se plonger dedans régulièrement. Son cher pays lui manquait, mais pas ses habitants. Et puis, il ne pourrait jamais quitter le prince Yuuki. Rien que de penser à lui, son coeur s'enflammait. Il était si beau, si majestueux et en même temps si fragile ! Il avait toujours très envie de le protéger, de créer un bouclier magique formé à partir de ses sentiments qui les envelopperait tous deux...

*Houla ! Tu t'égares Raphaël. Tu n'aurais pas dû lire autant de romans d'amour.*songea-t-il.

En effet, sur la grande table rectangulaire qu'il s'était réservé, il y avait tout une pile de petits ouvrages consacrés à l'amour. Des romans sortis de l'imaginaire de leur auteur pour la plupart, quoique certains soient inspirés d'histoires véridiques. Et celles-ci finissant mal, Raphaël ne les appréciait que peu. Mais pour le moment, il décida de laisser de côté son Histoire pour parcourir à nouveau un merveilleux recueil de poèmes. Des poèmes aux auteurs inconnus, retrouvés à divers endroits. Beaucoup étaient désespérés et sanguinaires, et emplissaient Raphaël d'un sentiment presque nostalgiques. Soudain, il sursauta. Il y avait eut un bruit net de pas. Et il était sûr d'être seul. Mais maintenant, il n'entendait plus rien. Il reposa son recueil et scruta la pénombre. Car seule la lampe de sa table était allumée. Il dût retenir un cri quand une silhouette s'approcha de lui... Une silhouette qu'il fut pourtant bien heureux et soulagé de reconnaitre.

Yuuki avait finalement réussi à semer son frère. Mais maintenant, il s'ennuyait. Il alla donc lire. Il chercha les romans d'amour mais bizarrement, il n'était plus à leur place. Il avança à travers toutes les incalculable rangées de livre jusqu'à ce qu'il voie de la lumière. Ces pas se firent plus léger. Il voulait être discret, de peur que ce soit son frère. Maintenant il voulait lire et non jouer. Quelle fut son étonnement quand il constata que c'était Raphaël.

"Raphaël, c'était donc là que tu étais passé. Enfin... As-tu du temps? Je m'ennuie un peu maintenant que je suis débarrassé de mon frère..."

Il sourit de cette manière toujours aussi fausse. Il regarda la table derrière lui.

"Je vois, c'était là que eux aussi étaient passés. D'une pierre deux coups."

Il prit un livre en main.

Raphaël ne se sentit plus de joie en voyant le prince Yuuki. Il frétillait presque, les mains jointes devant sa poitrine, ses longs ongles peints de blanc paraissaient jaunes à cause de la lumière émise par la lampe, ce qui allait bien avec sa chevelure d'or. Raphaël s'empressa de tirer une chaise pour que Yuuki puisse s'y asseoir et s'installa en face de lui. Là, il reprit son air calme et digne habituelle, le dos contre le dossier, ses avant-bras reposant sur les accoudoirs recouverts de velour rouge. Ses longues jambes recouvertes de cuir blanc étaient croisées et il observait Yuuki d'un air un peu amusé, une petite lueur brillait dans ses iris d'un bleu-vert rappelant la mer.

"Ainsi donc, vous tentez de fuir votre frère le Prince Kamui ? Je pensai qu'au contraire, vous l'adoriez. A moins que je ne me trompe et que vous souhaitiez simplement faire une pause. D'après ce que j'ai put constater, Maitre Kamui est quelqu'un d'assez agité, dans le bon sens du terme bien entendu. Quoique nombre gens le fuient. Je ne comprend d'ailleurs pas cette attitude à son égard."

Raphaël préféra se taire, de peur de dire quelque chose qui aurait froissé Yuuki. Sa connaissance des choses pouvait être un danger, les gens n'aimaient pas forcément qu'on les cerne au premier regard.

"Vous aimez vous aussi les romans d'amour ?"s'enquit Raphaël afin de changer de sujet."Je vous conseille celui-ci, si vous ne l'avez déjà parcouru. Il regorge de merveilles."

Il lui tendit un livre à la couverture bleu uniforme, sur laquelle était écrite en lettres d'or : "Alice et les sept mages".

"C'est un tantinet érotique, mais cela reste dans les limites de la convenance. "

"Ainsi donc, vous tentez de fuir votre frère le Prince Kamui ? Je pensai qu'au contraire, vous l'adoriez. A moins que je ne me trompe et que vous souhaitiez simplement faire une pause. D'après ce que j'ai put constater, Maitre Kamui est quelqu'un d'assez agité, dans le bon sens du terme bien entendu. Quoique nombre gens le fuient. Je ne comprend d'ailleurs pas cette attitude à son égard.
-Non, ce n'est pas ça...."

Yuuki continuait à cruter les livres cherchant un qui pourrait lui convenir et qu'il n'ait pas déjà lu.

"Mon frère est un trop demonstratif de son amour. Cela m'agaçe un peu...Et puis en général il attire beaucoup trop l'attention et tout le monde croit que nous sommes ensemble. Cela attire les jaloux... Mon frère est beaucoups trop populaire."

IL sourit à nouveau. IL prit le livre que Raphaël lui tendait."Alice etles sept mages", un bon livre, il l'avait déjà lu.

"Oui, je le connais mais je pense que je vais le relire car en effet c'est un bon livre.."

Yuuki démentit les paroles de Raphaël à propos de son frère et se plaignit de l'attitude de ce dernier, trop extravagante.

"Rassurez prince Yuuki, personne n'est plus populaire que vous en ces lieux. J'entends nombre de compliments à votre égard et si peu pour votre frère. A moins que mes oreilles ne me trompent et aient une fonction de sélection selon mes sentiments."

Il sourit et caressa la boucle d'oreille en forme de croix qu'il portait à son oreille gauche aujourd'hui. Le métal blanc était lisse et il aimait son toucher.

Puis, Yuuki lui annonçat qu'il avait déjà pris connaissance du texte que Raphaël lui proposait.

"Ca alors. Et dire que je ne vous avais jamais rencontré ici, malgré les longues heures que je passe dans ces rayons. Il faut être un habitué pour dénicher une telle merveille !"

Raphaël se tut, prenant plaisir à contempler le visage de Yuuki, un petit sourire sur les lèvres. Il caresssait toujours sa boucle d'oreille et son autre main était posée sur ses lèvres, les doigts légèrement repliés vers la paume. Il ne voulait pas déranger le prince si celui-ci désirait lire, mais ne pouvait s'empêcher de poser le regard sur lui.

"Ca alors. Et dire que je ne vous avais jamais rencontré ici, malgré les longues heures que je passe dans ces rayons. Il faut être un habitué pour dénicher une telle merveille !
-Oui je m'arranges toujours pour passer inaperçu quand je viens ici."

Yuuki plongea dans son livre mais le referma aussitôt.

"Tout compte fait je n'ai plus envie de le lire! Veux tu faire quelque chose en particulire? Je suis à ton entière disposition."

Il s'approcha de Raphaël et se mit sur ses genoux pour avoir un peu de chaleur vu qu'il avait froid.

Yuuki referma bien vite le livre et s'installa tout bonnement sur les genoux de Raphaël. Ce dernier ne s'en remettait pas, tellement sa joie était immense. Il fit tout pour garder un visage calme cependant, éviter de montrer ses sentiments. Cela eut été indigne de lui et Yukki aurait pû se sentir gêné. Il se contenta donc d'un doux sourire à l'égard de son Prince.

*Woah ! Le Maitre Yuuki est sur mes genoux ! Woah ! Woah ! ... Woaaaaaaah !*songea-t-il tout de même.

"Mon Prince, ce n'est certainement pas à vous de me dire de telles choses, mais plutôt à moi envers votre seigneurie. Je suis votre humble et dévoué serviteur, depuis le jour où je vous ai vu et cela jusqu'à la mort. Je veux parler de la votre bien sûr, car quand bien même je mourrais, mon esprit n'aurai de cesse de hanter vos pas afin de veiller sur vous."

Raphaël entoura ensuite le corps de Yukki de ses grands bras, le serrant contre sa poitrine.

"Ainsi, vous aurez chaud. "

Raphaël passa ses doigts dans la douce chevelure de Yuuki et caressa son visage.

"Mon Prince, ce n'est certainement pas à vous de me dire de telles choses, mais plutôt à moi envers votre seigneurie. Je suis votre humble et dévoué serviteur, depuis le jour où je vous ai vu et cela jusqu'à la mort. Je veux parler de la votre bien sûr, car quand bien même je mourrais, mon esprit n'aurai de cesse de hanter vos pas afin de veiller sur vous.
-Ce que tu me dis me gêne énormément mon bon Raphaël.

Yuuki posa sa tête sur l'épaule de son hôte. Il le laissa caresser ses cheveux n'y attachant aucune importance, vu qu'il ne s'agissait pas de Aozora.

"Je te remercie, j'avais un peu froid."

Il resta comme ça, dans les bras de Raphaël et s'endormit quelque minute après

[Kawaiiii]

Yuuki était gêné de la dévotion que lui portait Raphaël. Celui-ci le regrettait, mais ne corrigea pas ses paroles. Il laissa Yuuki se reposer contre lui, l'apaisant du mieux qu'il pouvait de ses caresses qui se voulaient discrètes. Yuuki finit même par s'endormir. Quand Raphaël le remarqua, il sourit et chuchota :

"Je serai toujours là pour vous, mon Prince. Jamais je ne vous laisserai tomber."

Raphaël observa le visage endormi de Yuuki pendant plusieurs minutes, un sourire béat sur les lèvres. Il lui semblait qu'il n'avait jamais été aussi heureux de toute sa vie, pourtant bien remplie malgré son jeune âge.

A force, Raphaël s'endormit aussi, mais il avait un sommeil un peu plus agité que celui qu'il protégeait de ses bras. Aussi, quand Raphaël se réveilla, ce fut à cause d'un énorme bruit et d'un choc corporel. Il ouvrit les yeux et constata que sa chaise s'était renversée en arrière, il ne savait trop comment. Cependant, il serrait fermement Yuuki contre lui, de telle sorte qu'il n'avait pas dû subir un aussi grand choc que Raphaël.

Alors que Raphaël était en train de se demander si Yuuki n'avait subi aucun dommage, celui-ci se réveilla, ne semblant pas trop savoir où il se trouvait. Il était adorable et Raphaël ne put s'empêcher d'avoir un grand sourire de ravissement.

"Ooooh ! Prince Yuuki ! Vous êtes si... Hum, hum ! Je veux dire, ce n'est rien majesté. La chaise sur laquelle nous dormions s'est renversée. Je vais arranger ça tout de suite, ne bougez pas."

Raphaël bascula sur le côté et se retrouva à genou. Heureusement pour lui, Yuuki ne pesait pas lourd. Il put se relever en portant le prince dans ses bras. Il le regarda alors. Son visage, sa coiffure un peu désordonnée...

"Décidément, c'est au réveil que votre Majesté est la plus agréable à admirer."

Petite pause.

"Oh, pardonnez-moi ! Ais-je vraiment pensé tout haut ? Oubliez cela, je vous en conjure !"

Il espérait que Yuuki était encore trop dans le coton pour avoir entendu. Aussi, il tenta de faire comme si de rien n'était et s'assit sur une autre chaise.

"Vous désirez peut être aller dans votre chambre afin de vous y reposer sérieusement ? Vous semblez exténué."

"Ooooh ! Prince Yuuki ! Vous êtes si... Hum, hum ! Je veux dire, ce n'est rien majesté. La chaise sur laquelle nous dormions s'est renversée. Je vais arranger ça tout de suite, ne bougez pas.
-De quoi?"

Yuuki ne prêtait aucune attention à ce que Raphaël faisait. Il se cotentait de s'accrocher au cou de Raphaël comme un enfant à sa peluche. Ses yeux s'était à nouveau fermé mais il ne dormait pas encore, il était juste un tout petit peu dans les vapes.

"Décidément, c'est au réveil que votre Majesté est la plus agréable à admirer.
-Merci..."

Yuuki avait répondu comme ça sans trop faire attention à ce qu'avait dit Raphaël, il sentait juste que c'était un compliment.

"Oh, pardonnez-moi ! Ais-je vraiment pensé tout haut ? Oubliez cela, je vous en conjure !
-Tu n'as pas à t'excuser, c'est une bonne chose que tu me dises ce que tu penses."

Yuuki répondait comme ça sans trop y réfléchir, il disait ce qui lui passait par la tête.

"Vous désirez peut être aller dans votre chambre afin de vous y reposer sérieusement ? Vous semblez exténué.
-Non, c'est bon, je suis bien ainsi, ne t'occupes pas de moi!"

-Tu n'as pas à t'excuser, c'est une bonne chose que tu me dises ce que tu penses."

"Ah. Très bien, je ferai comme bon vous semble. Je suis ravi de pouvoir vous parler aussi franchement. "

Puis, comme Yuuki conseillait à Raphaël de ne pas trop s'occuper de lui, ce dernier le serra encore plus contre lui, respirant l'agréable odeur de ses cheveux.

"Ne pas m'occuper de vous ? C'est bien là la seule chose que je doive vous refuser."

Raphaël observa encore Yuuki un instant et attrapa son recueil de poésie qu'il avait délaissé tout à l'heure. Il le lit en le tenant d'une main, l'autre retenant fermemant mais avec douceur Yuuki.

Le premier poème sur lequel il tomba parlait d'un amour interdit, qui n'était pas sans rappeler l'Histoire de Yuuki. peut être était-ce un proche du prince qui l'avait écrit. C'était bien improbable mais Raphaël se plaisait à imaginer cette situation malgré tout.

Raphaël, perdu dans son poème, ne vit pas le coup venir. Soudain, Yuuki l'embrassa. Furtivement, certes, mais il l'embrassa tout de même. Le recueil se poèmes glissa des doigts de Raphaël et s'écrasa sur la moquette. Il murmura :

"Yuuki..."

Le Yuuki en question se mit alors à l'appeler sous le nom de son ancien amour perdu. Le coeur de Raphaël se déchira.

*Pauvre créature ainsi tourmentée. Que la vie fut injuste avec vous.*songea-t-il, des larmes dans les yeux. (boubou... )

Raphaël n'avait pas le coeur de le réveiller de son rêve. Mais Yuuki se faisait de plus en plus entreprenant, l'embrassant dans le cou. Raphaël refusait d'y prendre un quelconque plaisir et se décida à le réveiller, en douceur. Il le secoua gentiment en lui murmurant :

"Yuuki... Yuuki... Réveillez-vous je vous pries, mon prince. "

Les paroles de Yuuki se firent geignantes, tristes à vous tordre le coeur. Raphaël ne désirait pas se jouer de Yuuki en lui faisant croire que son amour était revenu, mais que faire face à ça ? C'était beaucoup trop douloureux. Alors, après un soupir de résignation, il décida de jouer le jeu. Si Yuuki pouvait au moins faire un beau rêve, être heureux quelques instants, même si cela devait lui faire beaucoup de mal à son réveil. Raphaël ferait comme si Yuuki n'avait pas bougé, n'avait pas dit un mot. Parfois, ce qui au premier abord engendre la douleur par le manque, peut devenir un agréable souvenir par la suite, dans lequel on prend plaisir à s'immerger et grâce auquel on parvient à toruver une sorte de paix.

"Bien sûr que si Yuuki, je t'aime de tout mon être !"

Après cette phrase d'essai, Raphaël se rendit compte à quel point c'était facile de jouer le jeu. Il n'avait qu'à aller dans le sens de ses sentiments.

"Yuuki, tu es la personne la plus importante à mes yeux. Je ne veux que ton bonheur. Je t'en pries, crois-moi. Je veux que tu mènes une vie heureuse ! Par tous les moyens dont tu disposes ! "

Il hésitait à porter la parole d'un mort, dictant à Yuuki d'oublier Aozora et de vivre pleinement comme il le souhaitait. Mais cela aurait été trop. Se faire passer pour Aozora vivant était déjà cruel, pour tous les deux. Si en plus il devait imaginer la volonté d'un mort... Non, pas ça.

"Yuuki... Yuuki... Je t'aime. "

En disant cela, il caressait les cheveux de son prince, tentant de l'apaiser.

Yuuki se réveilla, mais cette fois, la connexion avec la réalité se fit beaucoup plus rapide.

"Et bien, nous pourrions aller dans le jardin. Le temps est plutôt agréable, ni très ensoleillé, ni pleuvieux ? Nous pourrions ainsi bavarder et pourquoi pas, trouver un quelconque amusement. Il n'est pas bon de rester enfermé trop longtemps et je suis ici depuis tôt ce matin."

Raphaël aida Yuuki à s emettre sur pieds et lui-même se leva de sa chaise. Il s'étira longuement, ses membres étaient un peu engourdis. Même son dos craqua. Puis, le vampire alla empiler soigneusement tous les livres qu'il avait sortis de leur étagère.


"Je reviendrais les ranger plus tard. Allons dehors ? "